Adopter une communication inclusive, c’est rendre visible la diversité des personnes qui forment le collectif auquel on appartient. (Que l’on parle d’une communauté, d’une entreprise ou d’une société.)
Alors, comment rendre ses prises de parole plus inclusives ?
Voici quelques tips divisés en 4 étapes de niveau.
1. beginner → écrire en doublon
« Même De Gaulle fait de l’inclusif » dit-on souvent pour convaincre ses proches à sauter le pas.
Après tout, c’est vrai. Si tous ses discours commençaient par « Français, Françaises », c’est bien parce qu’il souhaitait inclure l’ensemble de la population votante. Et celui-ci sait que mentionner uniquement les premiers occulte les deuxièmes.
Alors, si tu souhaites la jouer comme De Gaulle pour plonger dans l’écriture inclusive : go utiliser les doublets.
2. medium → écrire avec des termes épicènes
Pour celle-ci, je te propose de commencer avec un jeu.
Si je te demande de me donner la spécificité du prénom Dominique tu me réponds quoi ?
🏊🏾♀️
L’âge moyen des personnes qui le porte est de 63 ans (en 2024).
🏊🏾♀️
🏊🏾♀️ C’est un prénom mixte – à la fois masculin et féminin.
🏊🏾♀️
🏊🏾♀️ La première fois qu’on a recensé ce prénom sur les registres, c’était en 1900.
🏊🏾♀️
🏊🏾♀️ La réponse D.
Bon.
Je vais pas faire durer le suspense trop longtemps : tout est vrai.
Mais ce qui nous intéresse vraiment, c’est le fait que le prénom soit mixte. C’est cette neutralité agenrée qu’on appelle « épicène ». Et utiliser ces termes permet d’inclure facilement plusieurs segments de population sans trop modifier son écriture habituelle.
Quelques exemples :
→ Dans le domaine professionnel peut utiliser : équipe, personnel, team (si ta marque autorise les anglicismes) pour remplacer le mot « collaborateurs ».
→ De la même manière, on peut utiliser l’expression « bras droit de… » pour remplacer « assistant·e » à connotation genrée.
→ Enfin, on parler d’audience, de public ou encore de lectorat pour remplacer le terme masculin « lecteurs ».
3. master → utiliser le point médian
Ça y est, tu maîtrises à merveille les doublets, tu connais le vocable épicène sur le bout des doigts, et tu meurs d’envie de passer à l’étape suivante ?
I got you covered.
Point médian : « bonjour à tous·tes »
Parenthèses : « bonjour à tous(tes) »
Ou slash : « bonjour à tous/tes »
Il faut choisir.
Une fois la syntaxe choisie, tu peux mettre en place une charte claire – à décliner sur tous tes supports. De cette manière, ton audience s’adaptera plus facilement à ta manière d’écrire. (Tu peux même faire une annonce sur tes réseaux, ton infolettre, etc. pour le prévenir et expliquer ta charte.)
⚠️
Attention cependant.
Avant d’utiliser le point médian, assure toi que ton lectorat est alerte à ce type d’écriture (ou que cela ne le dérange pas). De fait, c’est un emploi qui peut être assez clivant.
De même, c’est une écriture encore difficilement déchiffrable par les logiciels qui peuvent fractionner les termes – et complexifier la compréhension.
4. super-sayen → fusionner
Ça, c’est le niveau ultime de l’écriture inclusive.
Si tu as besoin d’aide pour fixer ta charte ou débloquer une problématique édito, je serais ravie de t’aider. Envoie moi un message pour en discuter.
Et si tu souhaites que je t’aide de manière opérationnelle à déployer ta stratégie édito, rdv sur le Studio de La piscine média.
🛟 et toi, comment tu fais ?
Petit use case pour te montrer une charte en action avec La piscine.
Comme je m’adresse à une population déjà engagée – et que cela reflète les valeurs portées par le média –, utiliser l’écriture inclusive était un non-négociable. Pour construire ma charte, j’ai décidé d’utiliser un mix de toutes ces techniques. Jouer avec les codes me permet d’alléger certaines phrases tout en gardant une cohérence.
J’écris donc ↓
→ Avec des contractions pour certains pronoms ou termes courts.
Par exemple, j’utilise « Elleux » en guise de contraction d’elle et lui. (Et « celleux » pour celles et ceux.)
→ Le point médian ou les anglicismes.
Par exemples, j’emploie « Swimmers » ou « nageur·ses » pour remplacer nageurs – et désigner mon lectorat.
→ Et mon usage du point médian est ouvert.
___·es et non ___·e·s → à la fois pour éviter « d’enfermer » symboliquement la féminisation et aérer la lecture. Ceci est d’autant plus important que les éditions de la Ploufletter sont denses.
Par exemple, tu pourras lire : « habitué·es du bassin » (et non habitué·e·s) dans les infolettres.
👀 si tu as le temps…
Pour aller plus loin je te recommande d’aller faire un plouf dans les ressources suivantes :
Déjà, elle est super bien faite. Mais surtout, elle donne pas mal de pistes sur pourquoi / comment mettre en place ta charte et réaliser tes choix éditos quand on est une marque engagée.
→ Le livre Le langage inclusif. Pourquoi ? Comment ? d’Éliane Viennot.
Il t’explique en quelques pages l’histoire derrière l’écriture inclusive. On y apprend notamment que : l’accord de proximité faisait loi ; les professions existaient au masculine ET au féminin… et que la règle « Le masculin l’emporte » a été adoptée au XVIIIème par l’Académie Française.